Pic russe ! le Woodpecker est appelé « Steel Yard

par **Mhz** Aujourd'hui à 7:39

Le 26 avril est l'anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, et vingt-quatre ans après l'accident, la zone autour de la centrale est toujours un terrain vague.
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L'un des deux réseaux Duga-3, celui-ci situé au plus profond de la zone d'aliénation de Tchernobyl.

Photo de l'utilisateur Wikimedia Necator, prise en janvier 2003 et publiée dans le domaine public.
Tous ceux qui vivaient dans la région ont été évacués dans les jours qui ont suivi et, dans l’ensemble, ils n’ont pas été autorisés à revenir (même si, semble-t-il, quelques résidents âgés ont cédé au mal du pays et sont revenus vivre une vie clandestine).

La soi-disant Zone d'Aliénation s'étend sur trente kilomètres dans toutes les directions, et de graves conditions de retombées radioactives (image ci-dessous) existaient même en dehors de cette zone.

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La centrale nucléaire elle-même est un monument silencieux de l'ère soviétique, mais il se trouve qu'elle n'est pas le seul site mystérieux abandonné à cause de l'accident.

En juillet 1976, les radios à ondes courtes du monde entier ont commencé à capter des signaux dans la gamme de 4 à 30 MHz, des signaux si puissants que même les avions de ligne commerciaux et les circuits téléphoniques en Europe pouvaient les capter - ce qui a entraîné des difficultés de communication.

Le signal était un ensemble d'impulsions aiguës, jusqu'à vingt par seconde (mais généralement dix), qui rappelaient un pic lorsqu'il était diffusé sur un haut-parleur :

L'interférence a donc été surnommée le « pic russe » , car les radioamateurs ont rapidement triangulé la source jusqu'à une zone située dans ce qui était alors l'URSS (de nos jours, il s'agit de la région des « trois coins » où l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie se rencontrent).

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Les théories initiales pour expliquer l'interférence - en excluant les plus folles, comme le Woodpecker arrivé au milieu des années 1970, supposaient qu'elle était délibérée, faisant partie d'un plan soviétique pour brouiller la radio occidentale, mais il est vite devenu clair que les stations du Pacte de Varsovie étaient également affectées par le Woodpecker.

C'était un effet secondaire d'autre chose, même si on ne savait pas exactement quoi au début.
Le problème a été résolu quand un deuxième pic est apparu dans l'extrême est de la Sibérie, sur les rives du fleuve Amour, près de l'océan Pacifique.

Si l’on suppose,
le premier pic était un signal radar, il pouvait atteindre jusqu'au centre des États-Unis
le deuxième pic (image ci-dessous) était exactement au bon endroit pour couvrir l'Alaska et la côte ouest des États-Unis en dehors de l'aire de répartition du premier
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Il y avait des raisons de penser qu'il s'agissait d'un signal radar : la fréquence du signal se situait au milieu de la bande des ondes courtes, les seules fréquences radio capables de rebondir régulièrement sur l'ionosphère terrestre et de parcourir ainsi de longues distances sans dériver dans l'espace.

Comme tous les autres rayonnements électromagnétiques, les ondes radio se propagent en ligne droite lorsqu'elles ne sont pas entravées.
Comme la Terre n'est pas droite, au-delà d'une certaine distance, la courbure de la surface terrestre cache les objets situés à la surface ou à proximité (image ci-dessous).
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Plus la source radar est haute, plus on peut voir loin avant que cela ne se produise - c'est l'une des raisons pour lesquelles, jusqu'à récemment, les plus hautes structures artificielles du monde étaient des émetteurs radio comme la tour CN ou l' antenne radio de Varsovie, aujourd'hui disparue - mais pour chaque kilomètre supplémentaire de portée souhaitée, une tour radar en visibilité directe doit ajouter une hauteur toujours croissante et il devient rapidement impossible de la construire. La solution consiste à utiliser un radar au-delà de l'horizon ( OTH ).

C'est plus délicat à réaliser car, alors que les fréquences à ondes courtes rebondissent sur l'ionosphère (et suivent donc approximativement la courbe de la Terre au lieu d'une ligne droite), chaque rebond dépend de la réflectivité de l'ionosphère ou, lors de la réflexion suivante, du sol - et ce n'est jamais parfait. Chaque rebond perd de l'énergie et rend le signal de retour d'autant plus faible.

D'ailleurs, la résolution de tout radar dépend de la longueur de l'onde radio qu'il utilise ; les seules ondes radio qui sont réfléchies par l'ionosphère sont relativement longues, et le niveau de détail affiché par le radar OTH est mesuré en kilomètres.

Ce n'est pas très bon, mais si vous avez un besoin stratégique urgent de surveiller les distances continentales pour voir si une vague de missiles nucléaires a été lancée sur vous... il semble probable que le Woodpecker soit un radar OTH soviétique surveillant les États-Unis.

Il se trouve que l'OTAN l'avait déjà compris par elle-même ; dans certains documents, le Woodpecker est appelé « Steel Yard », qui était le nom de code de l'OTAN pour ce radar, mais comme ce nom était beaucoup moins public que les discussions des amateurs de radio-amateurs, le « Pic russe » a finalement gagné.
Ce que les services de renseignement de l’OTAN avaient en revanche, c’était davantage de détails sur le programme.
Le nom qu'ils ont donné au projet n'était pas un hasard, car ils avaient remarqué un immense rectangle de poutres et de fils métalliques (image ci-dessous), haut de 150 mètres et large d'un kilomètre, s'élevant non loin de la centrale nucléaire de Tchernobyl, alors obscure.

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Il était orienté nord-nord-ouest, la direction d'où viendrait une frappe nucléaire américaine, et semblait capable de détecter l'effet des panaches d'échappement des fusées chaudes sur l'ionosphère - des effets suffisamment importants pour contourner la faible résolution du radar.

Une petite ville, l'une des nombreuses que l'URSS s'efforçait de garder hors des cartes, nommée Tchernobyl-2, fut construite autour de sa base et abrita environ 1 000 militaires et techniciens pour gérer le site. L'URSS refusa de reconnaître la responsabilité du pic russe, même s'il utilisait des fréquences réservées à un usage civil .

Pendant un certain temps, des groupes de radioamateurs vaguement organisés ont effectivement travaillé à tromper le Woodpecker par frustration de voir leurs fréquences être polluées. Ils ont parfois réussi à le faire changer de fréquence pour éviter leur propre interférence, et même à l'éloigner de l'antenne pendant un certain temps (sans doute parce que les opérateurs ont réalisé qu'ils ne détecteraient rien de toute façon dans la tempête de contre-programmation).

Mais un événement bien différent a finalement fait taire le Pic-vert.

Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée en 1991, l’Ukraine et la Russie ont entamé des négociations pour contrôler les nombreuses installations militaires soviétiques actives en Ukraine. Le site russe occidental du Pic-vert n’a pas été inclus dans les discussions, et ce que le monde soupçonnait depuis un certain temps s’est confirmé : la station radar était située trop près de la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Lorsque son réacteur n°4 a fondu, le Woodpecker a été fortement contaminé par les retombées radioactives et a dû être abandonné. La centrale de Tchernobyl-2 a été évacuée et les équipements mobiles de la station ont été expédiés vers l'autre Woodpecker en Sibérie.

Le réseau d'antennes principal était bien trop massif pour être expédié, il est donc resté sur place et (doublement isolé par le secret d'État et les radiations nucléaires) a même provoqué des rumeurs selon lesquelles il aurait provoqué la fusion

du réacteur. Il est possible de visiter la zone d'aliénation de Tchernobyl ; le gouvernement ukrainien demande une autorisation, mais ensuite, vous êtes libre de partir. Certains y vont tout simplement, peu importe le permis, bien que la police locale ait récemment pris des mesures contre la situation, car des objets fortement irradiés, comme des téléviseurs, apparaissent dans des magasins d'occasion après que des pillards les ont récupérés.

Les niveaux de radiation sont élevés par rapport aux niveaux normaux, mais ne présentent pas de danger immédiat : continuez à vous déplacer, ne restez pas trop longtemps et n'emportez aucun souvenir avec vous, et tout ira bien. Ce qui reste du pic russe (plus communément connu aujourd'hui sous son nom russe, Duga-3 Gomel/Minsk) a attiré l'attention des passionnés de la guerre froide, des aficionados de la méga-ingénierie soviétique et des courageux opérateurs radioamateurs.

Après tout, où d’autre pourriez-vous trouver une antenne de 150 mètres de haut qui traîne et que vous pouvez utiliser ?

Le pic-vert a également attiré l'attention des fans de HAARP , qui s'intéressent à la question. Dans ces cercles, on pense qu'il s'agissait d'une arme contre les intempéries, voire contre le contrôle mental . Les vestiges de l'installation et de Tchernobyl-2, aujourd'hui envahis par la forêt, peuvent être vus sur Google Maps ici .LOCALISATION Rls Buna