Comment prévoir un risque orageux ?
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Comment prévoir un risque orageux ?
Un orage est un phénomène complexe et sa prévision ne se limite pas à la simple lecture des cartes de précipitations de nos modèles météorologiques, ou encore aux cartes de risques orageux émis par les différents sites de prévisions sur la toile. Il est important, pour tout chasseur d’orage, de pouvoir établir soit-même sa propre prévision à partir des nombreux paramètres disponibles.
La prévision est en effet une part très importante de la chasse aux orages, c’est grâce à celle-ci que vous allez :
Evaluer le risque orageux, parfois plusieurs jours à l’avance.
Repérer votre zone de chasse.
Prévoir votre placement (horaire, lieu de départ, lieu d’arrivée possible, etc).
Organiser votre emploi du temps (durée / distance de trajet, durée / distance de chasse).
Le chasseur d’orage n’attend pas que l’orage vienne à lui, il va à sa rencontre, le suit, le comprend, l’analyse. Sans la prévision, tout ceci n’est pas réalisable. Si celle-ci n’est pas chose aisée, plus elle sera maîtrisée, plus elle apportera de réussite.
Nous vous proposons donc un tutoriel détaillé sur les différents paramètres à utiliser et à évaluer pour vous permettre de vous perfectionner dans la prévision d’un risque orageux.
Quels modèles utiliser ?
Un modèle de prévision numérique est un programme informatique qui simule et prévoit l’évolution de l’atmosphère. Celui-ci se base sur des centaines de données (stations météo, circulation atmosphériques et océaniques, etc,…) pour calculer l’état de l’atmosphère à une échéance donnée. Ces calculs sont effectués par super-ordinateurs et sont ensuite retranscrits la plupart du temps sous la forme de cartes pour une lecture plus aisée de la part du public.
De nombreux modèles de prévisions sont disponibles au grand public grâce à l’avènement de l’Open Data, seulement ceux-ci sont tellement nombreux qu’il est facile de s’y perdre. Commençons d’abord par les différents types de modèles disponibles.
Les mailles larges :
Ces modèles ont une résolution large, c’est à dire que leur modélisation s’effectue sur des carreaux de plusieurs dizaines de kilomètres de large. Il est donc difficile d’évaluer précisément un risque orageux en se basant exclusivement sur ceux-ci. Cependant, il est intéressant de les utiliser pour appréhender un risque orageux à long terme (plusieurs jours avant). Repérer des gradients thermiques, de l’instabilité, des précipitations convectives. Ceux-ci nous permettent d’envisager une situation propice aux orages sur une zone assez large, bien avant sa survenue.
GFS ou CEP sont les modèles les plus utilisés pour repérer des dynamiques favorables, une intrusion d’air froid en altitude, une instabilité prononcée sur un certain secteur. Attention cependant, évaluer précisément un risque orageux (placement, localisation précise) à partir de ces modélisations sera peine perdue.
Les mailles fines :
Une fois le risque orageux repéré sur les modèles à maille large et l’échéance approchant, c’est le moment de se pencher sur les modélisations plus fines. Ces modèles utilisent, comme leur nom l’indique, des mailles de modélisation plus précises, allant de 5 à 10 km en général. Ceux-ci permettront d’évaluer plus en détail le risque orageux, notamment sa localisation, ce qui vous permettra d’établir une zone de chasse bien plus précise et à quoi vous attendre. Ils présentent également des paramètres plus utiles à l’évaluation du potentiel convectif, instabilité, cisaillements, forçages ou encore de nombreux paramètres en basse couche.
Les mailles très fines :
Une véritable révolution dans la prévision orageuse. L’arrivée des mailles très fines a permis aux chasseurs d’évaluer au mieux les risques orageux ces dernières années. Ces modèles utilisent d’importantes quantités de données pour établir des modélisations très précises des nombreux paramètres nécessaires à la prévision orageuse. Leur maillage est en effet compris entre 1,3 et 3 km.
Ceux-ci sont à utiliser lorsque l’échéance approche, en général moins de 48 h avant le risque orageux pour établir au mieux la localisation des orages et les paramètres nécessaires à leur développement.
Quels modèles sont les plus fiables ?
Cette notion est subjective car chaque modèle a son point fort et chaque modèle peut être considéré comme fiable selon le prévisionniste. Le plus utilisé pour la prévision des orages reste néanmoins le modèle AROME, développé par Météo-France. Il possède le maillage le plus fin et prend en compte des centaines de données pour établir ses modélisations. Celui-ci est très utile dans la prévision des dégradations orageuses, notamment au niveau de la localisation des orages ainsi que de leur intensité.
Attention cependant, en cas de situation très dynamique, le modèle a tendance à « se perdre dans ses modélisations », notamment au niveau des précipitations. C’est en effet un des seuls modèles qui prend en compte les paramètres de convection, ce qui a tendance à provoquer des modélisations parfois complètement différentes des autres modèles. Si celles-ci peuvent se montrer particulièrement proches de la réalité, elles peuvent également s’en éloigner radicalement.
Les modèles WRF, dérivés de GFS (maille plus large), sont également un outil très utilisé, notamment les mailles 0,05° et le WRF 2km. Même si les modélisations de précipitations laissent souvent à désirer, les autres paramètres sont particulièrement bien appréhendés et souvent utilisés pour évaluer un risque d’orage. Ce sont d’ailleurs les modèles les plus regardés pour tous les paramètres nécessaire à la convection.
Arpège, modèle à maille fine également développé par Météo-France, est un des meilleurs modèles pour tout type de paramètre, que ce soit au niveau de la localisation des précipitations, de l’instabilité, des vents, celui-ci est souvent dans le vrai et est de ce fait un des outils indispensables à la prévision des orages.
EURO 4, COSMO, les cartes de Lightning Wizard, ARW, de nombreux autres modèles sont disponibles et il serait vain de tous les décrire. La plupart du temps, il vous sera nécessaire de regarder les modèles qui vous semblent les plus fiables et d’en faire une moyenne. Localisation, paramètres de convection, modélisations des forçages, des précipitations, si une majorité des modèles a tendance à prévoir un risque orageux sur la même zone, vous pourrez alors le prendre en considération. Si le modèle est « isolé », c’est-à-dire qu’il est le seul ou presque à modéliser un risque orageux, la prévision pourra être erronée (attention cependant aux coups de maître…).
Maintenant que les bases sur les modèles ont été abordées, passons à la prévision du risque orageux. Quels paramètres sont importants ? Que faut-il regarder ?
La prévision est en effet une part très importante de la chasse aux orages, c’est grâce à celle-ci que vous allez :
Evaluer le risque orageux, parfois plusieurs jours à l’avance.
Repérer votre zone de chasse.
Prévoir votre placement (horaire, lieu de départ, lieu d’arrivée possible, etc).
Organiser votre emploi du temps (durée / distance de trajet, durée / distance de chasse).
Le chasseur d’orage n’attend pas que l’orage vienne à lui, il va à sa rencontre, le suit, le comprend, l’analyse. Sans la prévision, tout ceci n’est pas réalisable. Si celle-ci n’est pas chose aisée, plus elle sera maîtrisée, plus elle apportera de réussite.
Nous vous proposons donc un tutoriel détaillé sur les différents paramètres à utiliser et à évaluer pour vous permettre de vous perfectionner dans la prévision d’un risque orageux.
Quels modèles utiliser ?
Un modèle de prévision numérique est un programme informatique qui simule et prévoit l’évolution de l’atmosphère. Celui-ci se base sur des centaines de données (stations météo, circulation atmosphériques et océaniques, etc,…) pour calculer l’état de l’atmosphère à une échéance donnée. Ces calculs sont effectués par super-ordinateurs et sont ensuite retranscrits la plupart du temps sous la forme de cartes pour une lecture plus aisée de la part du public.
De nombreux modèles de prévisions sont disponibles au grand public grâce à l’avènement de l’Open Data, seulement ceux-ci sont tellement nombreux qu’il est facile de s’y perdre. Commençons d’abord par les différents types de modèles disponibles.
Les mailles larges :
Ces modèles ont une résolution large, c’est à dire que leur modélisation s’effectue sur des carreaux de plusieurs dizaines de kilomètres de large. Il est donc difficile d’évaluer précisément un risque orageux en se basant exclusivement sur ceux-ci. Cependant, il est intéressant de les utiliser pour appréhender un risque orageux à long terme (plusieurs jours avant). Repérer des gradients thermiques, de l’instabilité, des précipitations convectives. Ceux-ci nous permettent d’envisager une situation propice aux orages sur une zone assez large, bien avant sa survenue.
GFS ou CEP sont les modèles les plus utilisés pour repérer des dynamiques favorables, une intrusion d’air froid en altitude, une instabilité prononcée sur un certain secteur. Attention cependant, évaluer précisément un risque orageux (placement, localisation précise) à partir de ces modélisations sera peine perdue.
Les mailles fines :
Une fois le risque orageux repéré sur les modèles à maille large et l’échéance approchant, c’est le moment de se pencher sur les modélisations plus fines. Ces modèles utilisent, comme leur nom l’indique, des mailles de modélisation plus précises, allant de 5 à 10 km en général. Ceux-ci permettront d’évaluer plus en détail le risque orageux, notamment sa localisation, ce qui vous permettra d’établir une zone de chasse bien plus précise et à quoi vous attendre. Ils présentent également des paramètres plus utiles à l’évaluation du potentiel convectif, instabilité, cisaillements, forçages ou encore de nombreux paramètres en basse couche.
Les mailles très fines :
Une véritable révolution dans la prévision orageuse. L’arrivée des mailles très fines a permis aux chasseurs d’évaluer au mieux les risques orageux ces dernières années. Ces modèles utilisent d’importantes quantités de données pour établir des modélisations très précises des nombreux paramètres nécessaires à la prévision orageuse. Leur maillage est en effet compris entre 1,3 et 3 km.
Ceux-ci sont à utiliser lorsque l’échéance approche, en général moins de 48 h avant le risque orageux pour établir au mieux la localisation des orages et les paramètres nécessaires à leur développement.
Quels modèles sont les plus fiables ?
Cette notion est subjective car chaque modèle a son point fort et chaque modèle peut être considéré comme fiable selon le prévisionniste. Le plus utilisé pour la prévision des orages reste néanmoins le modèle AROME, développé par Météo-France. Il possède le maillage le plus fin et prend en compte des centaines de données pour établir ses modélisations. Celui-ci est très utile dans la prévision des dégradations orageuses, notamment au niveau de la localisation des orages ainsi que de leur intensité.
Attention cependant, en cas de situation très dynamique, le modèle a tendance à « se perdre dans ses modélisations », notamment au niveau des précipitations. C’est en effet un des seuls modèles qui prend en compte les paramètres de convection, ce qui a tendance à provoquer des modélisations parfois complètement différentes des autres modèles. Si celles-ci peuvent se montrer particulièrement proches de la réalité, elles peuvent également s’en éloigner radicalement.
Les modèles WRF, dérivés de GFS (maille plus large), sont également un outil très utilisé, notamment les mailles 0,05° et le WRF 2km. Même si les modélisations de précipitations laissent souvent à désirer, les autres paramètres sont particulièrement bien appréhendés et souvent utilisés pour évaluer un risque d’orage. Ce sont d’ailleurs les modèles les plus regardés pour tous les paramètres nécessaire à la convection.
Arpège, modèle à maille fine également développé par Météo-France, est un des meilleurs modèles pour tout type de paramètre, que ce soit au niveau de la localisation des précipitations, de l’instabilité, des vents, celui-ci est souvent dans le vrai et est de ce fait un des outils indispensables à la prévision des orages.
EURO 4, COSMO, les cartes de Lightning Wizard, ARW, de nombreux autres modèles sont disponibles et il serait vain de tous les décrire. La plupart du temps, il vous sera nécessaire de regarder les modèles qui vous semblent les plus fiables et d’en faire une moyenne. Localisation, paramètres de convection, modélisations des forçages, des précipitations, si une majorité des modèles a tendance à prévoir un risque orageux sur la même zone, vous pourrez alors le prendre en considération. Si le modèle est « isolé », c’est-à-dire qu’il est le seul ou presque à modéliser un risque orageux, la prévision pourra être erronée (attention cependant aux coups de maître…).
Maintenant que les bases sur les modèles ont été abordées, passons à la prévision du risque orageux. Quels paramètres sont importants ? Que faut-il regarder ?
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Re: Comment prévoir un risque orageux ?
I – Repérer un gradient thermique
Le premier paramètre important à identifier sur les modèles est le gradient thermique, soit la diminution de la température en fonction de l’altitude. C’est celui-ci qui vous permettra de repérer un risque orageux parfois plusieurs jours à l’avance. En effet, une différence de température entre le sol et l’altitude sera le premier paramètre déclencheur, c’est celle-ci qui engendre la notion de l’instabilité atmosphérique.
L’air chaud a tendance à s’élever naturellement car celui-ci est moins dense que de l’air froid. En gagnant en altitude, cet air plus doux rencontre de l’air plus froid à une altitude qui varie suivant les situations. Leur rencontre va créer une condensation des gouttelettes d’eau présentes dans l’environnement par décompression adiabatique, un cumulus va se former. Cette décompression va elle-même entraîner un relâchement d’énergie sous forme de chaleur latente, ce qui va provoquer une réaction en chaîne puisque la différence de température entre la masse d’air plus douce et l’air ambiant sera encore plus importante. La convection va s’accélérer et se montrer de plus en plus puissante plus la condensation sera importante.
C’est le premier stade de formation d’un orage, mais celui-ci n’aboutit pas forcément à une cellule orageuse.
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Si l’air froid est encore présent plus en altitude, la masse d’air va continuer de s’élever (convection), étant moins dense, la condensation se poursuit petit à petit et le cumulus évolue en congestus puis finalement en cumulonimbus.
Sur certaines situations, les cumulus ne parviennent pas à évoluer en orage. Nous parlons alors fréquemment de cumulus de beau temps (à tort). Dans les faits, cette situation est en général due à une couche d’air plus doux présente en altitude (inversion). La convection ne parvient alors pas à se maintenir puisque il n’y a plus de différence thermique : le cumulus en reste à ce stade. Il est donc important que la température diminue graduellement avec l’altitude, de sorte à maintenir le phénomène de convection.
Nous avons donc un premier paramètre important : la notion de gradient thermique. Pour le repérer, plusieurs types de cartes sont disponibles. Les géopotentiels à 500 hPa, qui permettent de repérer des zones dépressionnaires et/ou d’air plus frais/froid. Si ces zones d’air froid arrivent sur des sols plus chauds, il est déjà possible de savoir à l’avance que de l’instabilité sera présente, simplement en consultant cette carte.
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On peut également se pencher sur les coupes de la température en fonction de l’altitude, les cartes des températures à 850 et 500 hPa pour vous donner une idée de la puissance du gradient thermique mis en jeu. Plus celui-ci sera fort, plus l’instabilité pourra se montrer importante.
Cartes importantes : Géopotentiels à 500 hPa, températures au sol, températures à 850 hPa, températures à 500 hPa
Le premier paramètre important à identifier sur les modèles est le gradient thermique, soit la diminution de la température en fonction de l’altitude. C’est celui-ci qui vous permettra de repérer un risque orageux parfois plusieurs jours à l’avance. En effet, une différence de température entre le sol et l’altitude sera le premier paramètre déclencheur, c’est celle-ci qui engendre la notion de l’instabilité atmosphérique.
L’air chaud a tendance à s’élever naturellement car celui-ci est moins dense que de l’air froid. En gagnant en altitude, cet air plus doux rencontre de l’air plus froid à une altitude qui varie suivant les situations. Leur rencontre va créer une condensation des gouttelettes d’eau présentes dans l’environnement par décompression adiabatique, un cumulus va se former. Cette décompression va elle-même entraîner un relâchement d’énergie sous forme de chaleur latente, ce qui va provoquer une réaction en chaîne puisque la différence de température entre la masse d’air plus douce et l’air ambiant sera encore plus importante. La convection va s’accélérer et se montrer de plus en plus puissante plus la condensation sera importante.
C’est le premier stade de formation d’un orage, mais celui-ci n’aboutit pas forcément à une cellule orageuse.
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Si l’air froid est encore présent plus en altitude, la masse d’air va continuer de s’élever (convection), étant moins dense, la condensation se poursuit petit à petit et le cumulus évolue en congestus puis finalement en cumulonimbus.
Sur certaines situations, les cumulus ne parviennent pas à évoluer en orage. Nous parlons alors fréquemment de cumulus de beau temps (à tort). Dans les faits, cette situation est en général due à une couche d’air plus doux présente en altitude (inversion). La convection ne parvient alors pas à se maintenir puisque il n’y a plus de différence thermique : le cumulus en reste à ce stade. Il est donc important que la température diminue graduellement avec l’altitude, de sorte à maintenir le phénomène de convection.
Nous avons donc un premier paramètre important : la notion de gradient thermique. Pour le repérer, plusieurs types de cartes sont disponibles. Les géopotentiels à 500 hPa, qui permettent de repérer des zones dépressionnaires et/ou d’air plus frais/froid. Si ces zones d’air froid arrivent sur des sols plus chauds, il est déjà possible de savoir à l’avance que de l’instabilité sera présente, simplement en consultant cette carte.
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On peut également se pencher sur les coupes de la température en fonction de l’altitude, les cartes des températures à 850 et 500 hPa pour vous donner une idée de la puissance du gradient thermique mis en jeu. Plus celui-ci sera fort, plus l’instabilité pourra se montrer importante.
Cartes importantes : Géopotentiels à 500 hPa, températures au sol, températures à 850 hPa, températures à 500 hPa
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Re: Comment prévoir un risque orageux ?
II – Évaluer l’instabilité
L’instabilité est la notion la plus importante pour évaluer un risque orageux. C’est un des premiers paramètres à regarder sur les modèles de prévisions météorologiques. Nous la connaissons sous le terme de CAPE (Convective Available Potential Energy), exprimée en Joule/kg, désignant l’énergie disponible dans un kilogramme d’une parcelle d’air.
Plus précisément, elle se manifeste sous forme de chaleur latente, soit une quantité d’énergie étant comprise dans les changements d’état de l’eau (condensation/évaporation). C’est en effet une quantité d’énergie plus chaude que son environnement qui sera donc susceptible de présenter un mouvement ascendant. Celle-ci est mesurée ou prévue entre le niveau de convection libre (niveau où la parcelle d’air devient plus chaude que l’air ambiant et donc où la condensation et la convection se mettent en place), jusqu’au niveau d’équilibre thermique supérieur (altitude maximale du nuage formé).
Plus cette instabilité sera importante, plus le risque orageux sera présent et pourra se montrer virulent. La CAPE varie de 0 à plus de 6000/7000 j/kg. En général, suivant les paramètres mis en jeu, un orage pourra se former à partir de 200/300 j/kg et les premiers orages forts pourront se manifester dès 1000/1200 j/kg.
Nous pouvons également retrouver, selon les plateformes, des cartes de MUCAPE, SBCAPE, MLCAPE, mais quelles différences avec la CAPE ?
MUCAPE : Most Unstable CAPE : L’énergie développée par la parcelle d’air au potentiel le plus instable.
SBCAPE = Surface Based CAPE : L’énergie d’une parcelle d’air de surface.
MLCAPE : Mixed Layer Cape. L’instabilité de la couche de mélange.
Sur les mêmes cartes, on retrouve également la notion de LI (Lifted Index), qui prévoit la puissance potentielle de la convection. Plus la température de la particule d’air est élevée par rapport à son environnement, plus son mouvement convectif sera important.
Plus le LI sera faible, plus le soulèvement sera fort, car plus la température de l’environnement sera faible par rapport à celle de la particule soulevée.
Ces paramètres sont donc parmi les premiers à regarder pour évaluer un risque orageux sur une zone donnée. Si l’instabilité est présente et que les LI sont négatifs, nous pouvons passer aux paramètres suivants car nous avons les premiers ingrédients permettant de mettre la machine en route.
Attention, l’instabilité seule n’assure pas les orages dans chaque situation. D’autres paramètres atmosphériques importants entrent dans l’équation.
Cartes importantes : CAPE et LI, MUCAPE et MULI, MLCAPE
L’instabilité est la notion la plus importante pour évaluer un risque orageux. C’est un des premiers paramètres à regarder sur les modèles de prévisions météorologiques. Nous la connaissons sous le terme de CAPE (Convective Available Potential Energy), exprimée en Joule/kg, désignant l’énergie disponible dans un kilogramme d’une parcelle d’air.
Plus précisément, elle se manifeste sous forme de chaleur latente, soit une quantité d’énergie étant comprise dans les changements d’état de l’eau (condensation/évaporation). C’est en effet une quantité d’énergie plus chaude que son environnement qui sera donc susceptible de présenter un mouvement ascendant. Celle-ci est mesurée ou prévue entre le niveau de convection libre (niveau où la parcelle d’air devient plus chaude que l’air ambiant et donc où la condensation et la convection se mettent en place), jusqu’au niveau d’équilibre thermique supérieur (altitude maximale du nuage formé).
Plus cette instabilité sera importante, plus le risque orageux sera présent et pourra se montrer virulent. La CAPE varie de 0 à plus de 6000/7000 j/kg. En général, suivant les paramètres mis en jeu, un orage pourra se former à partir de 200/300 j/kg et les premiers orages forts pourront se manifester dès 1000/1200 j/kg.
Nous pouvons également retrouver, selon les plateformes, des cartes de MUCAPE, SBCAPE, MLCAPE, mais quelles différences avec la CAPE ?
MUCAPE : Most Unstable CAPE : L’énergie développée par la parcelle d’air au potentiel le plus instable.
SBCAPE = Surface Based CAPE : L’énergie d’une parcelle d’air de surface.
MLCAPE : Mixed Layer Cape. L’instabilité de la couche de mélange.
Sur les mêmes cartes, on retrouve également la notion de LI (Lifted Index), qui prévoit la puissance potentielle de la convection. Plus la température de la particule d’air est élevée par rapport à son environnement, plus son mouvement convectif sera important.
Plus le LI sera faible, plus le soulèvement sera fort, car plus la température de l’environnement sera faible par rapport à celle de la particule soulevée.
Ces paramètres sont donc parmi les premiers à regarder pour évaluer un risque orageux sur une zone donnée. Si l’instabilité est présente et que les LI sont négatifs, nous pouvons passer aux paramètres suivants car nous avons les premiers ingrédients permettant de mettre la machine en route.
Attention, l’instabilité seule n’assure pas les orages dans chaque situation. D’autres paramètres atmosphériques importants entrent dans l’équation.
Cartes importantes : CAPE et LI, MUCAPE et MULI, MLCAPE
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Re: Comment prévoir un risque orageux ?
III – Faire attention à la CIN
Même si l’instabilité est présente, la CIN (INhibition Convective) pourra annihiler tout risque orageux. La CIN est matérialisée par une couche d’air plus doux en altitude (inversion thermique), freinant donc le gradient thermique. L’air instable ne pourra plus s’élever au niveau de cette parcelle car il n’y aura plus de différence de température et donc plus de différence de densité.
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Pourtant, l’instabilité peut être tout de même présente car l’air froid pourra persister au-dessus et en-dessous de cette zone d’inversion. La CIN représentera donc l’énergie nécessaire pour percer cette zone d’inversion et faire “sauter le couvercle”. Suivant la taille de la couche d’inversion et les températures en son sein, le risque orageux pourra être rendu nul et ce, même si l’instabilité est très présente. Il faut cependant être prudent : si un petit forçage permet de faire sauter le couvercle (ou si l’instabilité est suffisante), la dégradation orageuse pourra être renforcée car l’énergie accumulée sera directement utilisée dès le début de la formation des cellules orageuses. Les orages pourront donc gagner en puissance.
Il est primordial de regarder si la CIN est présente lors d’une dégradation et si oui, à quel point. On peut également consulter les coupes de températures en fonction de l’altitude, ou un radiosondage pour évaluer la hauteur du couvercle et si celui-ci est susceptible de céder, ou non.
Cartes importantes : CIN, coupes de températures en fonction de l’altitude, radiosondage
Même si l’instabilité est présente, la CIN (INhibition Convective) pourra annihiler tout risque orageux. La CIN est matérialisée par une couche d’air plus doux en altitude (inversion thermique), freinant donc le gradient thermique. L’air instable ne pourra plus s’élever au niveau de cette parcelle car il n’y aura plus de différence de température et donc plus de différence de densité.
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Pourtant, l’instabilité peut être tout de même présente car l’air froid pourra persister au-dessus et en-dessous de cette zone d’inversion. La CIN représentera donc l’énergie nécessaire pour percer cette zone d’inversion et faire “sauter le couvercle”. Suivant la taille de la couche d’inversion et les températures en son sein, le risque orageux pourra être rendu nul et ce, même si l’instabilité est très présente. Il faut cependant être prudent : si un petit forçage permet de faire sauter le couvercle (ou si l’instabilité est suffisante), la dégradation orageuse pourra être renforcée car l’énergie accumulée sera directement utilisée dès le début de la formation des cellules orageuses. Les orages pourront donc gagner en puissance.
Il est primordial de regarder si la CIN est présente lors d’une dégradation et si oui, à quel point. On peut également consulter les coupes de températures en fonction de l’altitude, ou un radiosondage pour évaluer la hauteur du couvercle et si celui-ci est susceptible de céder, ou non.
Cartes importantes : CIN, coupes de températures en fonction de l’altitude, radiosondage
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Re: Comment prévoir un risque orageux ?
IV – Y a-t-il de l’humidité ?
L’humidité joue un rôle considérable dans la prévision d’un risque orageux.
Au sol, l’humidité permettra d’évaluer le potentiel de la parcelle d’air soulevée à se condenser et donc former un cumulus. Plus l’humidité sera présente en basse couche, plus l’orage pourra puiser en humidité nécessaire à son développement via son courant ascendant. Quand l’air de surface est le plus instable, c’est l’humidité de surface qui est déterminante à la formation des orages.
Elle devra être également présente plus en altitude, pour que la condensation parvienne à se maintenir. Une couche d’air bien plus sec entre le niveau de convection libre et le niveau d’équilibre pourra complètement stopper le processus et anéantir tout risque orageux sur une zone donnée sans forçage marqué.
Il est donc important de regarder plusieurs cartes d’humidité sur différentes couches de l’atmosphère et de repérer au préalable là où l’air est le plus instable. L’idéal est d’utiliser un radiosondage et de regarder la température du point de rosée à l’altitude la plus instable, c’est à ce niveau que l’humidité est déterminante.
Cartes importantes : Humidité à 2m, Humidité à 700 hPa, Coupes
V – Les forçages : le coup de boost
Pour qu’une parcelle d’air parvienne à s’élever véritablement en altitude, celle-ci aura généralement besoin d’un petit coup de pouce. Il est en effet plus rare qu’une parcelle s’élève d’elle-même, sauf en cas de gradient thermique très important.
Ce coup de boost est défini comme un forçage, la particule d’air près du sol sera en effet forcée à s’élever par ce phénomène jusqu’à atteindre l’altitude de convection et ensuite poursuivre son ascension. Le forçage accentue également les mouvements verticaux en altitude (convection) suivant sa position et pourra être déterminant dans l’intensité d’un orage.
On en distingue deux types, le forçage de basse couche et le forçage d’altitude.
a) Les forçages de basse couche
Les vents :
Paramètre notable dans la prévision orageuse : la direction des vents. Pour un risque orageux plus accru, il sera intéressant de repérer sur la carte des vents à 10 m, ce que l’on appelle des « zones de convergence ». Une convergence des vents est la rencontre entre deux vents de directions opposées. Or, deux vents se rencontrant n’ont d’autre choix que de s’élever, ce qui entraîne donc l’élévation des particules d’air jusqu’à une altitude plus élevée et donc la première étape de la formation d’un orage.
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Le 20 Juillet 2018, une puissante convergence se met en place de l’Hérault au Gard entre vent de Sud chaud et humide et vent de Nord-Ouest plus sec et frais. Avec l’arrivée d’un forçage d’altitude en fin de journée et la présence d’une instabilité assez forte, une imposante ligne d’orage s’est mise en place sur ces deux départements avant de les balayer en cours de soirée.
Le relief :
Le relief peut également faire office de forçage. C’est notamment le cas lors des épisodes méditerranéens en automne. Le puissant vent marin vient buter contre les premiers reliefs des départements concernés, ce qui engendre « un effet tremplin » et provoque des ascendances locales.
Ce type de forçage local peut également se rencontrer dans d’autres situations orageuses, comme les retours d’Est dans le Sud-Est, où le vent marin humide vient buter contre les reliefs maritimes et permet de donner un coup de boost local à la convection :
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Le 5 Mai 2019, un retour d’Est actif se produit sur les Alpes-Maritimes en cours de nuit. Le vent marin humide vient buter contre les reliefs maritimes du département et s’élève de ce fait. Une cellule orageuse se formera pile au-dessus du Mont Agel (plus haut relief de cette zone), ayant fait office de forçage local.
b) Les forçages d’altitude
L’anomalie de tropopause :
L’anomalie de tropopause est un des paramètres les plus regardés dans la prévision orageuse car elle matérialise l’arrivée d’une zone où l’altitude de la tropopause sera plus basse que la normale.
Ce changement d’altitude matérialisera le forçage. Celui-ci sera en mesure de déclencher les orages, puisque des mouvements verticaux vont se créer à l’avant de cette zone de basse tropopause.
Les tourbillons absolus :
Le Tourbillon Absolu (TA) permet de mettre en évidences les zones où l’atmosphère subit un changement. Il matérialise en fait les zones de divergences et de convergences des vents dans l’atmosphère. Un TA négatif ou proche de 0 symbolisera une zone de divergence des vents alors qu’un tourbillon positif modélisera une tendance à la convergence.
Une advection positive d’un tourbillon absolu renforcera les ascendances dans les basses couches de l’atmosphère et inversement. Plus le TA sera fort, plus les ascendances seront importantes sur la zone visée.
Le jet :
Le jet est également un paramètre important dans la prévision d’un risque orageux. Ce vent d’altitude, suivant sa configuration lors d’une dégradation orageuse pourra renforcer localement la convection. Il est donc intéressant de repérer des situations d’entrée droite ou de sortie gauche de jet. La combinaison des deux sera source de mouvements verticaux plus forts (ascendances), ce qui favorise et renforce l’instabilité et la convection. Cette configuration ne se rencontre cependant quasiment que dans des situations très dynamiques et des dégradations très organisées.
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Le 28 Juin 2017, une situation particulièrement dynamique se met en place sur le Nord de l’Italie avec une configuration simultanée d’entrée droite/sortie gauche de Jet. De violents orages se forment dans cette zone adoptant des structures supercellulaires et multicellulaires particulièrement actives.
Prudence : un puissant jet d’altitude pourra également diminuer un risque orageux. Si le jet souffle de façon continue et forte en altitude au-dessus d’une potentielle zone orageuse, il pourra « souffler » les sommets des cumulonimbus et empêcher le maintien de la convection en l’absence de puissant forçage en basse couche.
Cartes importantes : Vent à 10m, Alt. 1.5 PVU, Tourbillons Absolus, Jet Stream à 300 hpa, Vents Verticaux
A partir d’ici, vous avez déjà les ingrédients nécessaires pour envisager un risque orageux sur une zone donnée. Les prochains paramètres vous permettront d’évaluer les composantes de la dégradation orageuse à venir.
L’humidité joue un rôle considérable dans la prévision d’un risque orageux.
Au sol, l’humidité permettra d’évaluer le potentiel de la parcelle d’air soulevée à se condenser et donc former un cumulus. Plus l’humidité sera présente en basse couche, plus l’orage pourra puiser en humidité nécessaire à son développement via son courant ascendant. Quand l’air de surface est le plus instable, c’est l’humidité de surface qui est déterminante à la formation des orages.
Elle devra être également présente plus en altitude, pour que la condensation parvienne à se maintenir. Une couche d’air bien plus sec entre le niveau de convection libre et le niveau d’équilibre pourra complètement stopper le processus et anéantir tout risque orageux sur une zone donnée sans forçage marqué.
Il est donc important de regarder plusieurs cartes d’humidité sur différentes couches de l’atmosphère et de repérer au préalable là où l’air est le plus instable. L’idéal est d’utiliser un radiosondage et de regarder la température du point de rosée à l’altitude la plus instable, c’est à ce niveau que l’humidité est déterminante.
Cartes importantes : Humidité à 2m, Humidité à 700 hPa, Coupes
V – Les forçages : le coup de boost
Pour qu’une parcelle d’air parvienne à s’élever véritablement en altitude, celle-ci aura généralement besoin d’un petit coup de pouce. Il est en effet plus rare qu’une parcelle s’élève d’elle-même, sauf en cas de gradient thermique très important.
Ce coup de boost est défini comme un forçage, la particule d’air près du sol sera en effet forcée à s’élever par ce phénomène jusqu’à atteindre l’altitude de convection et ensuite poursuivre son ascension. Le forçage accentue également les mouvements verticaux en altitude (convection) suivant sa position et pourra être déterminant dans l’intensité d’un orage.
On en distingue deux types, le forçage de basse couche et le forçage d’altitude.
a) Les forçages de basse couche
Les vents :
Paramètre notable dans la prévision orageuse : la direction des vents. Pour un risque orageux plus accru, il sera intéressant de repérer sur la carte des vents à 10 m, ce que l’on appelle des « zones de convergence ». Une convergence des vents est la rencontre entre deux vents de directions opposées. Or, deux vents se rencontrant n’ont d’autre choix que de s’élever, ce qui entraîne donc l’élévation des particules d’air jusqu’à une altitude plus élevée et donc la première étape de la formation d’un orage.
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Le 20 Juillet 2018, une puissante convergence se met en place de l’Hérault au Gard entre vent de Sud chaud et humide et vent de Nord-Ouest plus sec et frais. Avec l’arrivée d’un forçage d’altitude en fin de journée et la présence d’une instabilité assez forte, une imposante ligne d’orage s’est mise en place sur ces deux départements avant de les balayer en cours de soirée.
Le relief :
Le relief peut également faire office de forçage. C’est notamment le cas lors des épisodes méditerranéens en automne. Le puissant vent marin vient buter contre les premiers reliefs des départements concernés, ce qui engendre « un effet tremplin » et provoque des ascendances locales.
Ce type de forçage local peut également se rencontrer dans d’autres situations orageuses, comme les retours d’Est dans le Sud-Est, où le vent marin humide vient buter contre les reliefs maritimes et permet de donner un coup de boost local à la convection :
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Le 5 Mai 2019, un retour d’Est actif se produit sur les Alpes-Maritimes en cours de nuit. Le vent marin humide vient buter contre les reliefs maritimes du département et s’élève de ce fait. Une cellule orageuse se formera pile au-dessus du Mont Agel (plus haut relief de cette zone), ayant fait office de forçage local.
b) Les forçages d’altitude
L’anomalie de tropopause :
L’anomalie de tropopause est un des paramètres les plus regardés dans la prévision orageuse car elle matérialise l’arrivée d’une zone où l’altitude de la tropopause sera plus basse que la normale.
Ce changement d’altitude matérialisera le forçage. Celui-ci sera en mesure de déclencher les orages, puisque des mouvements verticaux vont se créer à l’avant de cette zone de basse tropopause.
Les tourbillons absolus :
Le Tourbillon Absolu (TA) permet de mettre en évidences les zones où l’atmosphère subit un changement. Il matérialise en fait les zones de divergences et de convergences des vents dans l’atmosphère. Un TA négatif ou proche de 0 symbolisera une zone de divergence des vents alors qu’un tourbillon positif modélisera une tendance à la convergence.
Une advection positive d’un tourbillon absolu renforcera les ascendances dans les basses couches de l’atmosphère et inversement. Plus le TA sera fort, plus les ascendances seront importantes sur la zone visée.
Le jet :
Le jet est également un paramètre important dans la prévision d’un risque orageux. Ce vent d’altitude, suivant sa configuration lors d’une dégradation orageuse pourra renforcer localement la convection. Il est donc intéressant de repérer des situations d’entrée droite ou de sortie gauche de jet. La combinaison des deux sera source de mouvements verticaux plus forts (ascendances), ce qui favorise et renforce l’instabilité et la convection. Cette configuration ne se rencontre cependant quasiment que dans des situations très dynamiques et des dégradations très organisées.
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Le 28 Juin 2017, une situation particulièrement dynamique se met en place sur le Nord de l’Italie avec une configuration simultanée d’entrée droite/sortie gauche de Jet. De violents orages se forment dans cette zone adoptant des structures supercellulaires et multicellulaires particulièrement actives.
Prudence : un puissant jet d’altitude pourra également diminuer un risque orageux. Si le jet souffle de façon continue et forte en altitude au-dessus d’une potentielle zone orageuse, il pourra « souffler » les sommets des cumulonimbus et empêcher le maintien de la convection en l’absence de puissant forçage en basse couche.
Cartes importantes : Vent à 10m, Alt. 1.5 PVU, Tourbillons Absolus, Jet Stream à 300 hpa, Vents Verticaux
A partir d’ici, vous avez déjà les ingrédients nécessaires pour envisager un risque orageux sur une zone donnée. Les prochains paramètres vous permettront d’évaluer les composantes de la dégradation orageuse à venir.
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Re: Comment prévoir un risque orageux ?
VI – Les flux : où vont se diriger les orages ?
Le flux est important dans une dégradation orageuse car il permet d’une part d’évaluer la direction de déplacement des orages (flux d’altitude) mais également les paramètres disponibles en basse couche pour leur développement et leur maintien (flux de basse couche).
Le flux d’altitude :
Celui-ci se repère sur plusieurs cartes : les thetas-e et flux à 850 hPa (voir plus bas pour l’explication) qui permettent en général d’évaluer les directions que prendront les futures cellules orageuses. Vous pouvez également le repérer sur les cartes de vent entre 850 hpa et 700 hPa. Ceci est important pour votre placement futur par rapport à la dégradation en question.
Le flux de basse couche :
Repérable sur les cartes des vents entre le sol et 975 hPa, le flux de basse couche vous permettra d’évaluer l’afflux d’humidité disponible vers les futurs orages. Celui-ci sera en général à corréler à des cartes d’humidité en basse couche ou des coupes. Un flux sec en basse couche sera néfaste pour la mise en place des orages, alors qu’un flux humide sera bénéfique.
En cas de convergence ou de front, il ne sera pas rare de rencontrer deux flux différents en basse couche : l’un plus sec et l’autre, plus humide. Pensez donc à vous placer dans le secteur le plus humide de la dégradation. Les orages ont besoin d’humidité pour survivre donc auront toujours tendance à se diriger vers les secteurs où le vent leur apporte de l’humidité, et non de l’air sec.
Cartes importantes :Thetas-E et Flux à 850 hPa, vents du sol à 700 hPa, coupes, cartes de précipitation
VII – Les cisaillements : les orages vont-ils se structurer ?
L’évaluation des cisaillements nous permet d’évaluer la façon dont les potentiels orages pourront se structurer.
Le cisaillement vertical sera important dans la durée de vie d’un orage. Plus il sera présent, plus l’orage pourra se maintenir en séparant les courants ascendants des courants descendants (plus froids et plus stables).
L’absence de cisaillements de vitesse fera que le courant ascendant restera sur le même axe, et sera donc refroidi dès que les courants descendants se manifesteront. Le gradient thermique ne sera plus assuré et l’orage mourra. À l’inverse, si les vents ont des vitesses variables en altitude, le courant ascendant pourra se séparer de son courant descendant et la différence de température nécessaire à la convection durable pourra se maintenir.
Les cisaillements jouent également un rôle dans l’entrée potentielle en rotation du courant ascendant. Une modification de la direction des vents en fonction de l’altitude pourra permettre de créer une zone de rotation, si celle-ci est absorbée par le courant ascendant (via la puissance des mouvements verticaux), l’orage entrera en rotation.
Une absence de cisaillements provoquera des cellules orageuses à durée de vie relativement courte, l’orage aura tendance à rapidement s’étouffer lorsque les courants descendants prendront le dessus. En cas de cisaillement suffisant, l’orage pourra adopter des structures plus abouties (multicellulaires, supercellulaires) et présenter des durées de vie bien plus longues.
Cartes importantes : Cisaillements à 0-1km / 0-3km
Le flux est important dans une dégradation orageuse car il permet d’une part d’évaluer la direction de déplacement des orages (flux d’altitude) mais également les paramètres disponibles en basse couche pour leur développement et leur maintien (flux de basse couche).
Le flux d’altitude :
Celui-ci se repère sur plusieurs cartes : les thetas-e et flux à 850 hPa (voir plus bas pour l’explication) qui permettent en général d’évaluer les directions que prendront les futures cellules orageuses. Vous pouvez également le repérer sur les cartes de vent entre 850 hpa et 700 hPa. Ceci est important pour votre placement futur par rapport à la dégradation en question.
Le flux de basse couche :
Repérable sur les cartes des vents entre le sol et 975 hPa, le flux de basse couche vous permettra d’évaluer l’afflux d’humidité disponible vers les futurs orages. Celui-ci sera en général à corréler à des cartes d’humidité en basse couche ou des coupes. Un flux sec en basse couche sera néfaste pour la mise en place des orages, alors qu’un flux humide sera bénéfique.
En cas de convergence ou de front, il ne sera pas rare de rencontrer deux flux différents en basse couche : l’un plus sec et l’autre, plus humide. Pensez donc à vous placer dans le secteur le plus humide de la dégradation. Les orages ont besoin d’humidité pour survivre donc auront toujours tendance à se diriger vers les secteurs où le vent leur apporte de l’humidité, et non de l’air sec.
Cartes importantes :Thetas-E et Flux à 850 hPa, vents du sol à 700 hPa, coupes, cartes de précipitation
VII – Les cisaillements : les orages vont-ils se structurer ?
L’évaluation des cisaillements nous permet d’évaluer la façon dont les potentiels orages pourront se structurer.
Le cisaillement vertical sera important dans la durée de vie d’un orage. Plus il sera présent, plus l’orage pourra se maintenir en séparant les courants ascendants des courants descendants (plus froids et plus stables).
L’absence de cisaillements de vitesse fera que le courant ascendant restera sur le même axe, et sera donc refroidi dès que les courants descendants se manifesteront. Le gradient thermique ne sera plus assuré et l’orage mourra. À l’inverse, si les vents ont des vitesses variables en altitude, le courant ascendant pourra se séparer de son courant descendant et la différence de température nécessaire à la convection durable pourra se maintenir.
Les cisaillements jouent également un rôle dans l’entrée potentielle en rotation du courant ascendant. Une modification de la direction des vents en fonction de l’altitude pourra permettre de créer une zone de rotation, si celle-ci est absorbée par le courant ascendant (via la puissance des mouvements verticaux), l’orage entrera en rotation.
Une absence de cisaillements provoquera des cellules orageuses à durée de vie relativement courte, l’orage aura tendance à rapidement s’étouffer lorsque les courants descendants prendront le dessus. En cas de cisaillement suffisant, l’orage pourra adopter des structures plus abouties (multicellulaires, supercellulaires) et présenter des durées de vie bien plus longues.
Cartes importantes : Cisaillements à 0-1km / 0-3km
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Re: Comment prévoir un risque orageux ?
VIII – Les petits plus
Les thétas :
La théta est un paramètre souvent oublié dans la prévision orageuse, notamment lorsque l’on commence dans le domaine. Elle n’en est pas moins importante.
La thétaE à 850 hPa est une température potentielle équivalente prise par une particule d’air quel que soit son état (humide ou complètement saturé).
Plus simplement, il s’agit de la température que prendrait une particule d’air donnée si elle était contrainte de descendre au niveau 1000 hPa (environ 500-700 m d’altitude). Elle renseigne donc l’instabilité thermique de la particule d’air par rapport à la masse d’air environnante. Plus elle est élevée et plus l’air environnant est froid, plus le potentiel de convection est important au sein des futures cellules orageuses.
C’est un paramètre également très intéressant pour évaluer les situations d’orage d’atmosphère libre (étage moyen). Ce type d’orage est en effet très difficilement discernable sur les cartes de prévisions de précipitations et les cartes d’instabilité.
Vous regardez toutes les cartes évoquées précédemment et remarquez une instabilité bien présente en MUCAPE et finalement assez peu en CAPE. Le forçage d’altitude est présent mais celui-ci vient à manquer en basse couche, tout comme l’humidité qui est pourtant présente en altitude. Vous observez également que les cartes de précipitations réagissent faiblement. Alors, risque orageux ou pas ?
Regarder les cartes de Theta pourra vous aider à dissocier un risque orageux d’atmosphère libre d’un risque orageux nul. En effet, si des crêtes (hautes valeurs) de thetas sont visibles et que celles-ci sont bien phasées avec l’instabilité et le forçage, vous pourrez envisager de charger les batteries de votre appareil photo. Même si l’air est sec en basse couche, l’instabilité et le potentiel de convection seront suffisants pour déclencher des orages à base élevée, d’autant plus si quelques précipitations sont également modélisées.
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Le 26 Août 2017, quelques précipitations sont modélisées durant la nuit sur les reliefs du Sud des Alpes mais l’humidité fait défaut en basse couche (elle est cependant bien présente en altitude). L’instabilité est également assez faible mais des crêtes de thetas circulent à l’avant d’un forçage d’altitude arrivant par le Sud-Ouest durant la nuit. En début de nuit, les premiers échos se forment et deviennent rapidement des orages d’atmosphère libre circulant du Sud-Ouest au Nord-Est. Les bases sont très élevées (plus de 3500 m) et donnent de magnifiques chutes de foudre ramifiée sur le 04 alors qu’aucun risque orageux n’était envisagé par les services de prévisions.
La photo est prise depuis le Sud-Est du 04 en regardant vers le Nord-Ouest vers 01 h 00 du matin, alors que des orages assez actifs circulent une trentaine de kilomètres plus au Nord.
L’hélicité
L’hélicité est une mesure de l’intensité de rotation dans les mouvements de convection. C’est une variable qui définit l’intensité du cisaillement directionnel des vents en altitude. Plus celle-ci sera élevée, plus l’orage pourra évoluer en supercellule car plus son potentiel de rotation sera fort.
On retrouve deux zones de prévisions pour celle-ci, entre 0 et 1 km et entre 1 et 3 km. La prévision de l’hélicité entre 1 et 3 km permettra d’évaluer le potentiel du futur courant ascendant à entrer en rotation et donc à la cellule orageuse de devenir supercellulaire.
L’hélicité entre 0 et 1 km évalue le potentiel de cette couche à présenter des zones de rotation. Plus simplement, elle sera importante dans la prévision d’un risque tornadique car la base de l’orage pourra entrer en rotation et se prolonger jusqu’au sol.
Néanmoins, une hélicité élevée ne voudra pas forcément dire qu’une tornade ou une supercellule se formeront sur la dégradation concernée. Elles évaluent, comme la plupart des indices évoqués précédemment, un risque ou un potentiel.
Supercell Composite Parameter (SCP)
Dans la continuité de l’hélicité, le Supercell Composite Parameter permettra d’évaluer le risque d’orage supercellulaire sur une dégradation orageuse. Ce paramètre est la combinaison de plusieurs autres indices favorables aux supercellules et simplifie de ce fait leur prévision.
À nouveau, plus le SCP sera élevé, plus le RISQUE de supercellule sera présent. À vous de choisir la bonne cellule orageuse par la suite !
Significant Tornado Parameter (STP)
De façon similaire au SCP, le Significant Tornado Parameter réunit plusieurs autres indices pour évaluer le risque de tornade de forte intensité. Très utilisé outre-Atlantique, il est également utile en Europe pour évaluer le risque de tornade sur une dégradation mais est à corréler avec le risque de supercellule.
Il est toutefois assez rare que des valeurs très élevées soient observées en France, cependant certaines dégradations présentent des potentiels tornadiques non-négligeables, notamment l’automne près de la Méditerranée.
Carte Simu Sat IR
Voici un dernier petit plus pour évaluer le potentiel d’une dégradation orageuse si le risque d’orage ne paraît pas particulièrement concret. Les cartes de simulation satellite permettent d’estimer la hauteur des sommets nuageux sur une dégradation. Si des sommets très hauts et froids sont modélisés alors que peu de précipitations sont envisagées, la Simu Sat pourra vous aider à confirmer le risque orageux. A l’inverse, si de fortes précipitations sont modélisées avec des sommets peu développés, le risque orageux pourra être plus diffus, et ce même si des précipitations orageuses sont prévues.
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Le 3 Juillet 2019, alors que les cartes de précipitations du modèle Arome ne modélisent que des cellules orageuses diffuses, sa simulation satellite offre un tout autre tableau avec des cellules nombreuses et plus organisées. Ce sera en effet le cas avec un puissant orage supercellulaire intercepté sur le plateau de Valensole (triangle rouge) en milieu d’après-midi. Si les précipitations avaient été très mal modélisées, les cartes de simulations satellite avaient très bien cerné le potentiel violent de cette dégradation.
Vous avez maintenant les outils nécessaires pour établir votre propre prévision orageuse. Pour rappel, il est important de ne pas se baser seulement sur la modélisation des précipitations et de l’instabilité mais de regarder de nombreux autres paramètres. Ceci vous permettra d’éviter les kilomètres inutiles le plus possible mais également d’améliorer votre placement, votre compréhension de l’orage et de repérer des situations typiques dans votre zone d’action.
Aussi, ne vous basez pas seulement sur un modèle, pensez à faire une moyenne de chaque, c’est un des aspects les plus importants de la prévision météorologique.
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Les thétas :
La théta est un paramètre souvent oublié dans la prévision orageuse, notamment lorsque l’on commence dans le domaine. Elle n’en est pas moins importante.
La thétaE à 850 hPa est une température potentielle équivalente prise par une particule d’air quel que soit son état (humide ou complètement saturé).
Plus simplement, il s’agit de la température que prendrait une particule d’air donnée si elle était contrainte de descendre au niveau 1000 hPa (environ 500-700 m d’altitude). Elle renseigne donc l’instabilité thermique de la particule d’air par rapport à la masse d’air environnante. Plus elle est élevée et plus l’air environnant est froid, plus le potentiel de convection est important au sein des futures cellules orageuses.
C’est un paramètre également très intéressant pour évaluer les situations d’orage d’atmosphère libre (étage moyen). Ce type d’orage est en effet très difficilement discernable sur les cartes de prévisions de précipitations et les cartes d’instabilité.
Vous regardez toutes les cartes évoquées précédemment et remarquez une instabilité bien présente en MUCAPE et finalement assez peu en CAPE. Le forçage d’altitude est présent mais celui-ci vient à manquer en basse couche, tout comme l’humidité qui est pourtant présente en altitude. Vous observez également que les cartes de précipitations réagissent faiblement. Alors, risque orageux ou pas ?
Regarder les cartes de Theta pourra vous aider à dissocier un risque orageux d’atmosphère libre d’un risque orageux nul. En effet, si des crêtes (hautes valeurs) de thetas sont visibles et que celles-ci sont bien phasées avec l’instabilité et le forçage, vous pourrez envisager de charger les batteries de votre appareil photo. Même si l’air est sec en basse couche, l’instabilité et le potentiel de convection seront suffisants pour déclencher des orages à base élevée, d’autant plus si quelques précipitations sont également modélisées.
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Le 26 Août 2017, quelques précipitations sont modélisées durant la nuit sur les reliefs du Sud des Alpes mais l’humidité fait défaut en basse couche (elle est cependant bien présente en altitude). L’instabilité est également assez faible mais des crêtes de thetas circulent à l’avant d’un forçage d’altitude arrivant par le Sud-Ouest durant la nuit. En début de nuit, les premiers échos se forment et deviennent rapidement des orages d’atmosphère libre circulant du Sud-Ouest au Nord-Est. Les bases sont très élevées (plus de 3500 m) et donnent de magnifiques chutes de foudre ramifiée sur le 04 alors qu’aucun risque orageux n’était envisagé par les services de prévisions.
La photo est prise depuis le Sud-Est du 04 en regardant vers le Nord-Ouest vers 01 h 00 du matin, alors que des orages assez actifs circulent une trentaine de kilomètres plus au Nord.
L’hélicité
L’hélicité est une mesure de l’intensité de rotation dans les mouvements de convection. C’est une variable qui définit l’intensité du cisaillement directionnel des vents en altitude. Plus celle-ci sera élevée, plus l’orage pourra évoluer en supercellule car plus son potentiel de rotation sera fort.
On retrouve deux zones de prévisions pour celle-ci, entre 0 et 1 km et entre 1 et 3 km. La prévision de l’hélicité entre 1 et 3 km permettra d’évaluer le potentiel du futur courant ascendant à entrer en rotation et donc à la cellule orageuse de devenir supercellulaire.
L’hélicité entre 0 et 1 km évalue le potentiel de cette couche à présenter des zones de rotation. Plus simplement, elle sera importante dans la prévision d’un risque tornadique car la base de l’orage pourra entrer en rotation et se prolonger jusqu’au sol.
Néanmoins, une hélicité élevée ne voudra pas forcément dire qu’une tornade ou une supercellule se formeront sur la dégradation concernée. Elles évaluent, comme la plupart des indices évoqués précédemment, un risque ou un potentiel.
Supercell Composite Parameter (SCP)
Dans la continuité de l’hélicité, le Supercell Composite Parameter permettra d’évaluer le risque d’orage supercellulaire sur une dégradation orageuse. Ce paramètre est la combinaison de plusieurs autres indices favorables aux supercellules et simplifie de ce fait leur prévision.
À nouveau, plus le SCP sera élevé, plus le RISQUE de supercellule sera présent. À vous de choisir la bonne cellule orageuse par la suite !
Significant Tornado Parameter (STP)
De façon similaire au SCP, le Significant Tornado Parameter réunit plusieurs autres indices pour évaluer le risque de tornade de forte intensité. Très utilisé outre-Atlantique, il est également utile en Europe pour évaluer le risque de tornade sur une dégradation mais est à corréler avec le risque de supercellule.
Il est toutefois assez rare que des valeurs très élevées soient observées en France, cependant certaines dégradations présentent des potentiels tornadiques non-négligeables, notamment l’automne près de la Méditerranée.
Carte Simu Sat IR
Voici un dernier petit plus pour évaluer le potentiel d’une dégradation orageuse si le risque d’orage ne paraît pas particulièrement concret. Les cartes de simulation satellite permettent d’estimer la hauteur des sommets nuageux sur une dégradation. Si des sommets très hauts et froids sont modélisés alors que peu de précipitations sont envisagées, la Simu Sat pourra vous aider à confirmer le risque orageux. A l’inverse, si de fortes précipitations sont modélisées avec des sommets peu développés, le risque orageux pourra être plus diffus, et ce même si des précipitations orageuses sont prévues.
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Le 3 Juillet 2019, alors que les cartes de précipitations du modèle Arome ne modélisent que des cellules orageuses diffuses, sa simulation satellite offre un tout autre tableau avec des cellules nombreuses et plus organisées. Ce sera en effet le cas avec un puissant orage supercellulaire intercepté sur le plateau de Valensole (triangle rouge) en milieu d’après-midi. Si les précipitations avaient été très mal modélisées, les cartes de simulations satellite avaient très bien cerné le potentiel violent de cette dégradation.
Vous avez maintenant les outils nécessaires pour établir votre propre prévision orageuse. Pour rappel, il est important de ne pas se baser seulement sur la modélisation des précipitations et de l’instabilité mais de regarder de nombreux autres paramètres. Ceci vous permettra d’éviter les kilomètres inutiles le plus possible mais également d’améliorer votre placement, votre compréhension de l’orage et de repérer des situations typiques dans votre zone d’action.
Aussi, ne vous basez pas seulement sur un modèle, pensez à faire une moyenne de chaque, c’est un des aspects les plus importants de la prévision météorologique.
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